Participation de StreetNet au Sommet des Peuples de la SADC : une voix plus unie pour les vendeurs de rue dans la région de l’Afrique australe
Une délégation de leaders de travailleurs de StreetNet a participé au 44e Sommet des Peuples de la Communauté de développement de l’Afrique australe (dite SADC), qui s’est tenu les 15 et 16 août 2024 à Harare, au Zimbabwe. Au centre du développement et de l’économie de l’Afrique australe se situe le groupe qui forme l’épine dorsale de nombreuses économies : les travailleurs de l’économie informelle.
StreetNet a pu intensifier ses efforts de plaidoyer pour les droits des travailleurs de l’économie informelle. De plus, le communiqué mentionnait des engagements précis pour aider et défendre ces travailleurs informels, soulignant une avancée significative pour le mouvement. La délégation représentant StreetNet comprenait des leaders de travailleurs du Malawi, du Lesotho, de Zambie et du Zimbabwe, où se déroulait l’événement. Des camarades du Lesotho et du Malawi ont assisté à des tables rondes concernant les effets de l’exploitation minière sur les communautés de la région.
La perspective des travailleurs de l’économie informelle a façonné les revendications politiques finales dans divers domaines, contenues dans le communiqué disponible sur le site officiel. Ces revendications touchent à des sujets allant au-delà du travail, s’étendant à la protection sociale, à l’aménagement urbain et à la gouvernance démocratique.
Les participants au Sommet des Peuples
Extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle
Le document final a également mis en évidence l’importance de mettre en place des systèmes de protection sociale adaptés aux besoins des travailleurs de l’économie informelle. En élargissant l’accès à la sécurité sociale, aux soins de santé et à d’autres services pour ces travailleurs, les pays de la SADC pourraient diminuer la pauvreté et les inégalités, tout en consolidant la stabilité économique. Cette initiative permettrait non seulement de reconnaître les apports des travailleurs informels, mais aussi de garantir leurs droits et d’améliorer leur qualité de vie.
L’appel à des politiques et à un aménagement urbain inclusifs
L’une des principales recommandations du Sommet des Peuples a été la création d’un manuel régional d’aménagement urbain tenant compte de la dimension de genre. Ce document servirait de référence pour la planification de marchés inclusifs, en mettant particulièrement l’accent sur les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap qui sont majoritaires dans l’économie informelle. L’urbanisme inclusif est crucial pour s’assurer que tous les membres de la société, indépendamment de leur situation économique, aient accès à des opportunités économiques. Cela revêt une importance particulière pour les travailleurs de l’espace public, tels que les vendeurs de rue, en ce qui concerne leurs droits à des conditions de travail dignes.
La délégation de StreetNet
Les espaces démocratiques et la liberté d’association
La liberté d’association au sein de syndicats ou d’autres entités démocratiques revêt une importance particulière pour les mouvements de travailleurs de l’économie informelle. Cette liberté est protégée par la Convention fondamentale de l’OIT sur « la liberté syndicale et la protection du droit syndical », également connue sous le nom de Convention 87. Cette convention déclare illégal le travail forcé, garantit le droit à la négociation collective et assure que les organisations ne subissent pas d’influence de la part des autorités. Les travailleurs informels, souvent considérés comme non reconnus dans la plupart des pays, se voient fréquemment empêchés de s’organiser et ne bénéficient pas de la liberté d’association. Le Sommet des Peuples a demandé d’« abolir les lois qui restreignent les libertés d’expression, de réunion et d’association, afin de protéger les défenseurs des droits humains, et de mettre en place un groupe de travail pour évaluer et réformer les lois restrictives affectant la société civile et les défenseurs des droits humains ».
Le commerce transfrontalier et les régimes simplifiés
Le communiqué souligne les progrès réalisés dans le domaine des politiques commerciales régionales, en particulier l’introduction d’un régime commercial simplifié entre le Malawi, le Mozambique et la Tanzanie. Il souligne cependant la nécessité pour les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) de mieux se préparer à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). La préparation inclut le développement des infrastructures, l’harmonisation des politiques et le renforcement des capacités, afin de garantir que les avantages d’un commerce accru profitent à toute la région. Le communiqué appelle également à la création de postes frontières à guichet unique (OSBP) pour rationaliser et accélérer la libre circulation des biens et des personnes dans la région. Cette dernière disposition est particulièrement importante pour les vendeurs informels dont la liberté de circulation est souvent limitée par une charge bureaucratique excessive. Les postes frontières à guichet unique et les régimes commerciaux simplifiés sont généralement considérés comme une solution pratique pour améliorer les conditions de travail des vendeurs informels.
Qu’en est-il maintenant ?
Le Sommet des Peuples représente la voix des mouvements sociaux et religieux, des organisations de défense des droits des femmes, ainsi que des militants des droits humains et d’autres groupes de la région de l’Afrique australe. Le document final propose un programme collectif destiné à protéger les besoins des peuples locaux, particulièrement ceux des populations les plus défavorisées. En outre, il pourrait également être utilisé comme un outil de plaidoyer au niveau régional et local, ayant pour but de renforcer la voix des vendeurs de rue et des travailleurs de l’économie informelle tout en mettant en avant leur contribution essentielle aux économies locales et nationales.
« Je suis fière de la délégation et de la façon dont nos camarades ont participé. Notre contribution s’est reflétée dans le communiqué final », a déclaré Lorraine Sibanda, présidente internationale de StreetNet, également présidente de la ZCIEA. « Nous avons partagé nos revendications avec les leaders de la région. Nous devons montrer notre force et devenir encore plus unis. Nous deviendrons encore plus visibles dans notre quête de changer nos vies et d’intégrer le travail décent dans l’économie informelle », ajouta-t-elle.
Pour plus d’informations et de citations sur le Sommet des Peuples, veillez visiter la chaîne YouTube de ZCIEA, notre affilié au Zimbabwe.