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Journée du Travail Décent – 1er Mai 2014, Déclaration de l’OIT

Des dizaines de milliers des personnes au Cambodge et dans la région se réunissent aujourd’hui à l’occasion du 1er mai. Leurs aspirations et leurs préoccupations sont légitimes et fondées sur des valeurs universelles incontestables.

Ils croient fermement et correctement que la qualité du travail et le respect des principes fondamentaux et droits au travail sont une source de dignité personnelle, de la stabilité familiale, de paix dans la communauté et un flambeau de la crédibilité de la gouvernance démocratique. Ces questions sont très au centre du mandat de l’Organisation internationale du travail et sont le centre de son travail à travers le monde.

Ces normes directrices s’appliquent à tous les pays. Ils sont à la base des principes et politiques énoncés dans la déclaration de l’OIT sur la Justice Sociale pour une Mondialisation Equitable. Cette déclaration exprime la vision contemporaine du mandat de l’OIT à l’ère de la mondialisation. Il devrait guider l’action de la politique d’atteindre les résultats améliorés et équitables pour tous.

D’innombrables hommes et femmes du monde entier continuent à travailler sans même des garanties les plus élémentaires pour leur sécurité et leur bien-être. Des exemples évidents viennent des désastres des lieux de travail horribles qui ont réclamés des centaines de vies il y a juste un an en Asie du Sud et des autres parties de cette région.

Mais, loin de la vedette des programmes des nouvelles et des commémorations, bon nombre des travailleurs vulnérables de la région font face à ces risques des blessures et de mort tous les jours. Les travailleurs informel et les autres travailleurs qui sont liés aux modèles économiques déformés et injustes sont parmi les personnes particulièrement vulnérables. Ceci n’est pas seulement en relation avec les accidents du travail, mais aussi avec les bas salaires, longues heures de travail, mécanismes de résolution des conflits inadéquats et le manque des droits des travailleurs les plus élémentaires. Ces travailleurs généralement ont une protection sociale minimale et font souvent plusieurs travaux, tout en restant coincés dans la pauvreté, à peine capables de soutenir leurs familles.

Dans la plupart des pays de l’Asie du Sud-Est, notamment au Cambodge il y a une reconnaissance croissante que s’attaquer à ces questions est essentielle à la réalisation des objectifs de développement national. La stratégie rectangulaire souligne l’importance de l’amélioration des relations de travail pour parvenir à un développement socio-économique durable. Le renforcement de la liberté d’association et la négociation collective sont des autres composantes essentielles de cette stratégie. Le dialogue social et les négociations collectives impliquant les syndicats et les organisations des employeurs peuvent apporter des avantages importants, pas seulement aux travailleurs, mais aussi du développement économique en général en réduisant les conflits, en soutenant la répartition plus équitable des revenus, en réduisant l’inégalité et en maintenant davantage la gouvernance du marché du travail plus robuste.

Plus important encore, nous devons conserver un espace pour l’activité syndicale légitime et pacifique en termes de reconnaissance de leurs besoins, de compréhension de leurs préoccupations et en leur donnant des opportunités équitables pour exprimer leurs revendications. Ceci doit se faire dans les limites fixées par la législation nationale et dans le plein respect des principes universels de la liberté d’association, d’expression et d’assemblée, y compris les obligations sous des Conventions ratifiées de l’OIT no 87 et 98.

Une croissance économique rapide de l’Asie du sud-Est et du Cambodge a un potentiel énorme pour soutenir les aspirations du peuple pour le travail décent et une vie décente. Mais ceci ne se fera pas automatiquement. Le dynamisme économique de la région ne peut pas se traduire en progrès social si les politiques appropriées ne sont pas en place et l’approche des corrects changements ne sont pas faits.

Par exemple, nous devrions commencer à mesurer le succès d’une économie non pas par le taux de croissance économique, mais par le nombre d’emplois décents produits et le bien-être de sa population. Ça veut dire qu’il faudrait veiller à ce que la croissance ne vient pas au détriment de la dégradation de l’environnement ou de l’augmentation des inégalités.

Il nous faut collectivement et d’une manière convaincante de promouvoir un modèle de croissance qui est écologiquement consciencieux et centré sur le peuple. Nous devons continuer d’aller à un modèle socio-économique plus juste, plus vert et plus durable capable de satisfaire les aspirations du peuple pour la coopération, dialogue tripartite, compréhension mutuelle et surtout, le leadership. Et nous comptons beaucoup sur les dirigeants cambodgiens au gouvernement, dans les affaires et au sein des syndicats pour embrasser cet agenda basé sur des valeurs humaines – la clé parmi eux, le respect de la dignité du travail et des travailleurs.

Ce 1er mai, nous devons nous dédier et nous engager à une nouvelle ère de la justice sociale. Nous devons nous rassurer que ces opportunités ne sont pas gaspillées, afin que le Travail Décent pour Tous puisse être une réalité pour le Cambodge et son peuple.

Par Maurizio Bussi, officier en charge du bureau de l’OIT dans les pays de Thaïlande, Cambodge et Laos PDR

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