25 Juin 2010
« Pourquoi la FIFA et le Comité Local d’Organisation se peuvent pas se fixer un nouveau but? Ils doivent reconnaître leur responsabilité pour la perte de revenus des vendeurs de rue et informels pendant la Coupe du Monde. Tout au moins 0,7% des bénéfices de la Coupe du monde devraient être canalisés vers des programmes de développement pour les vendeurs de rue dans les 9 villes où la coupe du monde s’est jouée, programmes qui seraient élaborés conjointement avec les organisations représentatives des vendeurs de rue », a déclaré Mlle Pat Horn, Coordinatrice Internationale de StreetNet. ?Pour la prochaine Coupe du Monde de 2014 au Brésil, continue Mlle Horn, le plan doit être différent. Les vendeurs de rue ne doivent pas être exclus et souffrir de la perte de revenus, mais au contraire, ils doivent être intégrées dans la planification et soutenus afin que la Coupe du monde puisse contribuer à un développement urbain durable. »
StreetNet International estime qu’il y aurait plus de 100.000 vendeurs de rue et informels en Afrique du Sud qui ont perdu leurs moyens de subsistance pendant la Coupe du monde parce qu’ils sont constamment expulsés de force ou interdit de vendre autour des 9 stades de la Coupe du monde et des places officielles de vue publique. Ces vendeurs de rue et informels proviennent de certaines des communautés les plus pauvres dans les bidonvilles, et la grande majorité d’entre eux sont des femmes, dont le but dans la vie est gagner honnêtement leur vie et subvenir à leurs besoins, et nourrir et éduquer leurs enfants. De nombreux vendeurs de rue travaillent 7 jours par semaine, avec une journée de travail de 12-14 heures, pour enfin gagner entre 150-200 Rands par jour (ou 18-25 $ US) à partir du quel montant ils doivent aussi payer le transport au travail, les frais pour le permis de vente, les installations de stockage ou payer les veilleurs informels de nuit.
« Je ne me sens bien concernant la Coupe du monde, cet événement éloigne les affaires des vendeurs de rue et les règles de la Coupe du Monde de la FIFA sont très strictes pour nous les vendeurs de rue. Nous ne pouvons pas être à proximité du stade et nous ne sommes pas autorisés à vendre dans le stade. Je pense que nous les vendeurs de rue, n’avons rien à faire avec la Coupe du Monde, ce n’est pas pour nous. C’est mieux si la Coupe du monde ne vient plus jamais ici parce qu’elle ne nous profite en rien. Il y a des limites et je ne pense pas que je peux me rapprocher du stade. C’est très malheureux pour moi. » Majola, de l’Association des vendeurs de rue de Nelson Mandela, Port Elizabeth.
« Hey, vous savez, vous ne pouvez pas vous sentir bien avec la Coupe du monde quand vous n’avez pas d’argent. Tout est une question d’argent ces jours-ci, non? J’ai vraiment l’impression que les riches deviennent plus riches avec cette Coupe du Monde. Et les pauvres ne bénéficient pas de ce que les riches reçoivent. Je ne veux rien gagner en vendant lors de la Coupe du Monde, pas du tout. » Veronica, Vendeuse de rue, Rue Govan Mbeki, Port Elizabeth.
Selon le porte-parole de la FIFA, Nicolas Maingot, l’estimation provisoire des recettes de la FIFA à partir de la Coupe du Monde tenue en Afrique du Sud est 3,2 milliards de dollars (ou 24 milliards de Rands). Le Directeur Général du Comité Local d’Organisation, Danny Jordaan, estime que la Fédération Sud Africaine de Football gagnera jusqu’à 200 millions de dollars ou 1,5 milliards de Rands. Alors que la FIFA a expliqué que presque 75% de ses revenus seront affectés à des programmes de développement du football, StreetNet International demande pourquoi certains de ces fonds ne peuvent pas être affectés à des programmes de développement pour les vendeurs de rue et informels? Ils méritent une certaine forme de compensation pour leurs pertes de revenu.
Les Objectifs du Millénaire pour le développement comprennent un objectif qui dit que tous les gouvernements doivent consacrer 0,7% du produit intérieur brut aux programmes de développement international. Le Gouvernement Sud Africain a investi de grosses sommes d’argent pour la construction de nouveaux stades, l’infrastructure, l’amélioration des systèmes de transport et de services de sécurité pour la coupe du monde alors que plusieurs programmes de rénovation urbaine, les services d’éducation, les hôpitaux et les programmes de santé ont souffert. Mais ce sont les vendeurs de rue et informels qui subissent les conséquences directes des zones d’exclusion.
Le Conseil Sud Africain pour la recherche en ressources humaines (Human Sciences Research Council) estime que la vente de rue et informelle compte pour 7% du PIB.
Pour plus de renseignements, prière de contacter Lou Haysom à info@streetnet-app.com