L’atelier régional de consultation pour l’Afrique a eu lieu du 13 au 14 Mars à COSATU House à Johannesburg. Le but de l’atelier était de préparer les travailleurs informels sur les discussions qui auront lieu à la Conférence Internationale du Travail (CIT) de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en Mai-Juin de cette année. L’atelier a été organisé par WIEGO (Women in Informal Employment, Globalising and Organising). L’équipe de travail sur les travailleurs vulnérables de COSATU a accueilli l’atelier.
Globalement, la majorité de travailleurs dépendent de l’économie informelle comme moyen de survie. En Afrique du Sud, 1 travailleur sur 3 est informel. Et dans certains pays, jusqu’à 9 sur 10 travailleurs sont dans l’économie informelle. La crise économique mondiale a contribué à la croissance de l’économie informelle, car beaucoup de gens qui se retrouvent sans emploi, sont obligés de trouver une autre façon de gagner leurs vies. L’économie informelle a attiré des groupes les plus vulnérables de la population, notamment les jeunes, les personnes âgées, les migrants, les minorités ethniques et les femmes.
Au cours de l’atelier, les travailleurs du secteur informel ont participé à la rédaction d’une plate-forme contenant leurs revendications qui seront discutées largement entre les travailleurs informels et les syndicalistes, et utilisées à la CIT de 2014 en Mai-Juin. L’un des objectifs de l’atelier était d’identifier des possibilités où les travailleurs informels pourront participer et jouer un rôle important dans le processus de la CIT, avant, pendant et après la Conférence Internationale du Travail, et comment les syndicats peuvent les soutenir. Ceci aidera les travailleurs du secteur informel à obtenir une exposition maximale de leurs revendications.
Juan Somavia, ancien Directeur Général de l’OIT a dit que l’objectif principal de l’OIT est de promouvoir les possibilités pour les femmes et les hommes, d’obtenir un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité , de sécurité et de dignité humaine.
Il est donc important que les travailleurs du secteur informel obtiennent des droits et protections, qui constituent une étape importante de la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle. Les travailleurs de l’économie informelle sont vulnérables car ils ne sont pas souvent très organisés, n’ont pas droit de négocier avec leurs employeurs, les autorités gouvernementales ou locales. Ils n’ont pas de protection sociale et souffrent souvent de lois et règlements obsolètes et inappropriés. Cette situation mène au harcèlement et à la lutte pour essayer d’échapper à la pauvreté.
L’atelier a également recueilli les avis des représentants des travailleurs domestiques, des travailleurs à domicile, des vendeurs de rue et des ramasseurs d’ordures sur les questions relatives à la formalisation de l’économie informelle. Les participants sont venus du Zimbabwe, du Kenya, de la Tanzanie, du Ghana, du Sénégal, du Togo, de la Guinée et de différentes parties d’Afrique du Sud.
Lors de la session de fermeture de l’atelier, la réaction des travailleurs du secteur informel a été positive. "Nous avons beaucoup appris des représentants qui avaient de l’expérience dans la CIT. Tout le monde a eu sa chance de partager son point de vue sur la façon dont se prépare et fonctionne le processus de participation à la Conférence Internationale du Travail. Nous sommes habilités et motivés, parce que l’OIT dans le passé n’a pas pris l’économie informelle au sérieux. Les travailleurs du secteur informel sont des travailleurs car ils travaillent pour gagner leur vie. Nous méritons d’avoir les mêmes droits. Nous comprenons que ça ne sera pas facile, mais nous sommes prêts à faire pression et nous espérons être reconnus par l’OIT et ses Etats membres pour le rôle combien important que nous jouons dans nos pays! "
Jane Barratt, qui est Coordinatrice chargée de soutien aux affiliés et Présidente de l’équipe de travail sur les travailleurs vulnérables pour COSATU a déclaré que bien qu’elle est syndicaliste depuis 32 ans, on ne cesse jamais d’apprendre. "Je dois dire que dans les deux derniers jours, j’ai appris une fortune. Les camarades m’ont donné une grande connaissance de tous les défis. Je crois vraiment que grâce à votre participation, une nouvelle énergie peut être injectée dans le mouvement syndical!" A-t-elle dit.
Barratt a conclu la session en encourageant tous les participants à ne pas se décourager et continuer à aller de l’avant.
WIEGO, est un réseau international qui vise à améliorer la situation des travailleurs du secteur informel, en particulier les femmes, et StreetNet International a joué un rôle essentiel de faciliter le processus de réunir les gens afin que ces discussions puissent avoir lieu et les participants peuvent amener ce précieux savoir dans leurs pays, et les mettre en œuvre.
Il y aura deux autres ateliers qui auront lieu en Argentine et en Thaïlande.
Les dates pour les deux ateliers en Argentine et la Thaïlande sont les suivantes:
19-21 Mars: Atelier à Buenos Aires, Argentine (hébergé par la CTEP – Confederación de Trabajadores en la Economía Popular)
22-23 Mars: Atelier à Bangkok, Thaïlande