12 Juillet 2016
Aaron A Boima travaillait d’habitude comme vendeur informel. Il y a plus de 14 ans qu’il est devenu membre du syndicat. Il est actuellement Secrétaire Général National du Syndicat des Travailleuses du Sierra Leone (SLeTU), l’affilié de StreetNet. Dans une interview avec StreetNet International, camarade Boima a partagé son histoire riche d’organiser au sein de l’économie informelle.
Il a également donné son avis sur la recommandation 204 de l’OIT pour la transition de l’économie informelle à l’économie formelle, et ce que cela réellement signifie pour les vendeurs informels dans son pays.
En 2006, camarade Boima et ses collègues ont commencé à organiser les travailleurs de l’économie informelle en syndicats. Aujourd’hui, ces syndicats sont en mesure de négocier avec le gouvernement aux niveaux locaux et nationaux. Un grand succès est un protocole d’entente (PE) signé avec le gouvernement local. Camarade Boima est également membre d’un organe appelé Institution Tripartite National, une Institution Conjointe de Négociation Nationale (JNNB).
SLeTU, qui est le plus grand syndicat national des travailleurs de l’économie informelle des vendeurs, vendeurs de rue et colporteurs au Sierra Leone, a été le premier syndicat des vendeurs informels à être enregistré comme une organisation syndicale en Sierra Leone. Il a un effectif des membres d’environ 667061 travailleurs de l’économie informelle au niveau national ; 6000 sont affiliés au Congrès du Travail de Sierra Leone [Sierra Leone Labor Congress] (SLLC) et plus de 22 000 sont affiliés à StreetNet International.
Dans chaque arrondissement de ville administrative de Sierra Leone, il y a une plate-forme de l’économie informelle pour les syndicats qui sont affiliés au centre des syndicats – le Congrès du Travail de Sierra Leone (SLLC), dont camarade Boima est le coordinateur. Il y a dix syndicats qui ont organisé les travailleurs de l’économie informelle au Sierra Leone.
SLeTU et les autres syndicats des travailleurs informels ont travaillé dur, ensemble avec SLLC, pour obtenir la sécurité sociale pour tous les travailleurs informels dans leur pays. Camarade Boima est catégorique que la Recommandation 204 de l’OIT est venu juste à temps pour avancer la question de la sécurité sociale. Il a dit, « il y a la sécurité sociale des travailleurs formels dans mon pays. Je crois que la Recommandation 204 de l’OIT permettra d’améliorer la vie des travailleurs informels puisqu’elle contient des éléments clés qui nous pourvoit pour nous, travailleurs de l’économie informelle, des avantages, tels que :
- Le droit d’organiser ;
- Sécurité et protection des lieux de travail;
- Une mise en place d’un double système de sécurité sociale pour les travailleurs de l’économie informelle;
- Aspects du travail décent;
- Coopératives et accès aux finances.»
Il a également dit, « ensemble avec SLLC, nous avons lancé une campagne sur la sécurité sociale en 2015. Aujourd’hui, nous sommes toujours très désireux d’apprendre comment les autres pays traitent cette question particulière, comment elle est résolue, en particulier en ciblant le secteur de l’économie informelle. Nous avons obtenu plus d’informations sur la sécurité sociale et des régimes de protection et d’assurance-maladie en les regardant dans des pays tels que la Tanzanie, Ghana, Kenya et Inde. Nous planifions d’aller en Inde pour visiter l’affilié de StreetNet, SEWA ([Self-Employed Women’s Association]. Philippines est également un pays qui nous intéresse. "
Camarade Boima a souligné que des partenaires sociaux des syndicats de l‘économie informelle au Sierra Leone, d’Assurance Trust pour la Sécurité Sociale National [National social Security Insurance Trust] (NASSIT), a donné le soutien financier pour leurs visites à la plupart des pays qu’il a mentionnés. Le but était de regarder leurs régimes de sécurité sociale et les meilleures pratiques de sécurité sociale pour les travailleurs de l’économie informelle. « Les systèmes de protection sociales et les régimes d’assurance maladie sont notre cible puisque les deux sont très liées entre elles», dit-il.
En tant que coordinateur de SLLC, camarade Boima a exhorté NASSIT à revoir la Loi sur l’assurance du pays de 2001. Il ne pourvoit pas de sécurité sociale obligatoire pour tous. Il a dit, « le monde aujourd’hui est à la recherche d’une déclaration universelle de sécurité sociale et d’assurance maladie pour tous, comme indiqué dans les recommandations 204 et 202 de l’OIT. »
Camarade Boima a également dit qu’en août 2015, NASSIT a mené une enquête nationale sur les travailleurs de l’économie informelle. Plus récemment, en juin 2016, une autre recherche sur l’assurance maladie a été faite. NASSIT, en collaboration avec le Congrès du Travail et de SLeTU est en train de planifier d’organiser une conférence en octobre 2016 pour évaluer les résultats des recherches, a-t-il souligné.
Tout progrès réalisé en relation avec l’implémentation recommandation 204 de l’OIT et l’adoption de la sécurité sociale pour les travailleurs du secteur informel en Sierra Leone, connaitront un propre suivi qui sera posté aux médias de StreetNet
Interviewé par Oksana Abboud, responsable des médias au StreetNet