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Home | Actualités | Les travailleurs qui inspirent : M. Kumar Sapkota
Monsieur Chet Bahadur Sapkota, également connu sous le nom de Kumar Sapkota, est l’un des deux membres-auditeurs du Comité exécutif de StreetNet. Pendant toute sa vie, il a été un militant politique en défendant constamment ses convictions même sous des menaces de violence.
Kumar est né et a grandi dans un village du Népal. Il y a terminé ses études, mais, faute d’établissement d’enseignement supérieur, tout jeune, il a dû déménager à Katmandou, la capitale du Népal, pour poursuivre ses études. Vu que sa famille était aux prises avec une situation financière difficile, Kumar a commencé à travailler dans une usine pour pouvoir se permettre des études supérieures.
A cette époque, à la fin des années 1980, le pays était sous la monarchie absolue du roi du Népal. Le régime autoritaire du roi Birendra Bir Bikram Shah n’a garanti aucun droit politique ou celui du travail aux travailleurs. « Les conditions de travail étaient très dures », dit Kumar, « les travailleurs devaient travailler de longues heures, et nous n’avions aucun droit ».
Kumar a rapidement rejoint des camarades qui voulaient agir et ont dirigé un comité au niveau de l’usine, un seul syndicat qui existait dans le pays. Avec ses camarades, il a commencé à protester contre le gouvernement. Les manifestations étaient souvent violentes et dangereuses. À un moment donné, Kumar a été violemment agressé par les autorités. « La police m’a frappé si fort que j’ai perdu connaissance », se souvient-il, « quand j’ai repris mes esprits, j’étais retenu à la police ». La police a tenté de l’inculper pour destruction de biens gouvernementaux, mais comme il n’y avait aucune preuve, Kumar a été libéré sept jours plus tard. Les médecins du gouvernement ont soigné sa blessure pendant sa détention parce qu’ils ne voulaient pas que les violations des droits de l’Homme deviennent un sujet public.
En raison de son activisme politique, Kumar a été obligé de se cacher pendant deux ans. Il a dû quitter ses études et il a perdu son emploi. Cependant, le puissant mouvement ouvrier du Népal à l’époque a réussi grâce à ses luttes et, en 1992, l’État l’a officiellement reconnu en tant que mouvement syndical.
Kumar était heureux, mais pauvre et sans emploi. Il a remarqué que les gens travaillaient dans la rue en tant que vendeurs et a décidé de faire de même pour survivre. « Il y a vingt-huit ans », dit Kumar, « que j’ai commencé à travailler comme vendeur de rue ».
Lorsque Kumar a commencé à travailler dans la rue, il a pris conscience des nombreuses difficultés rencontrées par les vendeurs. Ils étaient sous la pression constante du gouvernement, de l’armée et de la police. Souvent, les autorités venaient et demandaient de l’argent comptant ou volaient leurs marchandises. Kumar était également préoccupé par les groupes de jeunes perturbateurs qui harcelaient les vendeurs de rue.
« Nous avions besoin d’un syndicat pour pouvoir nous rassembler et résister à ce type de harcèlement », explique-t-il. Avec le soutien de la Fédération générale des syndicats népalais (GEFONT), Kumar et d’autres camarades ont réussi à créer en 2003 le Syndicat des vendeurs de rue du Népal (NEST), la première organisation de ce type dans le pays.
Depuis lors, Kumar a toujours été membre du Comité exécutif de NEST. « Ma vie n’a jamais été une vie personnelle. Tout tournait autour des travailleurs et de leurs problèmes », dit-il.
Kumar est déterminé à investir dans des négociations avec les autorités pour s’assurer que les vendeurs de rue peuvent travailler avec dignité et sans harcèlement. Il y a de plus en plus de vendeurs à Katmandou, mais ils continuent à lutter contre le harcèlement, et les autorités confisquent et vendent aux enchères les biens des travailleurs. Cependant, l’existence de NEST garantit que les vendeurs de rue ont une voix et sont capables de lutter contre de tels abus.
Après avoir créé NEST et être devenu affilié à GEFONT, Kumar a commencé à s’impliquer dans la lutte pour défendre les droits des travailleurs de l’économie informelle au niveau international. NEST a pris contact et a été invité à rejoindre StreetNet International par le représentant du département des Affaires étrangères de GEFONT. Après son affiliation, Mme Pat Horn – coordinatrice internationale à l’époque – s’est rendue au Népal à trois reprises, et les membres du Conseil international et du Comité exécutif (StreetNet) ont également visité le pays.
Lors du 6e Congrès de StreetNet International au Kirghizistan, en 2019, Kumar a été élu membre du Comité exécutif de l’organisation. Il est actuellement l’un des leaders engagés de StreetNet International.
Il est également président de NEST et membre du comité de GEFONT, chargé des vendeurs de rue.
Kumar encourage vivement les jeunes à faire partie du mouvement syndical. Il s’inquiète du manque de leadership des jeunes à NEST, considérant que Kumar lui-même a cinquante-deux ans et que les autres leaders ont généralement dépassé l’âge de quarante ans.
Actuellement, au Népal, peu de jeunes souhaitent adhérer à des syndicats. Kumar émet l’hypothèse qu’une partie du problème pourrait être la crainte qu’ils éprouvent à l’idée de faire face aux autorités gouvernementales et de subir des situations difficiles.
Cependant, son expérience lui a appris que la lutte collective est le seul moyen de défendre avec succès les droits des travailleurs. « Les jeunes ont besoin de savoir que s’ils travaillent ensemble, ils pourront faire valoir leurs droits », souligne-t-il.
En tant qu’activiste politique de longue date, il est heureux que le fait de consacrer sa vie aux travailleurs a permis aux vendeurs de rue d’obtenir au moins certains droits. « Je suis heureux quand les vendeurs de rue sont heureux, je ne suis pas heureux quand ils sont confrontés à des difficultés et à des harcèlements », résume-t-il. Actuellement, il s’inquiète de la situation politique instable au Népal et des conséquences qu’elle pourrait avoir pour les travailleurs. Kumar surveille attentivement la situation politique et cherche à défaire les abus ou les fautes qu’il identifie, comme il l’a toujours fait et continuera à le faire à l’avenir.
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