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Home | Actualités | Visite de StreetNet sur le terrain de son affilié (BOISA) à Gaborone, Botswana
En juin 2022, Mme Jane Masta, organisatrice pour l’Afrique orientale et australe, et Mme Margarida Teixeira, responsable de la communication et des médias, ont effectué une visite sur le terrain à Gaborone, au Botswana, pour en savoir plus sur le travail de notre affilié, l’Association du secteur informel du Botswana (BOISA), sur les défis auxquels ils sont confrontés et des opportunités que nous pouvons saisir ensemble.
BOISA a été créée en 2012 et a été officiellement enregistrée en 2014. Son mandat constitutionnel est de défendre, représenter et promouvoir les droits et le bien-être de tous les travailleurs de l’économie informelle. L’organisation a officiellement rejoint StreetNet en tant qu’affilié en 2019.
Son président actuel, M. Thatayaone Ramasu, a déclaré qu’il s’était engagé pour la première fois dans la lutte pour les droits des vendeurs informels lorsque « en tant que vendeur, il a vu qu’il y avait de nombreux défis entre les vendeurs et le gouvernement ». En effet, l’un des principaux problèmes des vendeurs au Botswana est le sentiment qu’ils manquent de représentation et de voix. Selon la trésorière, Mme Tebogo Serurubere, le fait d’avoir une telle représentation l’a persuadée de rejoindre BOISA. « En 2019, il y a eu un confinement. J’ai lu l’information sur BOISA dans les médias et je les ai contactés. J’ai dit au secrétaire général Mpho Matoteng que cette organisation est ce que je cherchais depuis longtemps et j’étais si heureuse qu’elle ait été créée ». « Après le confinement, nous nous sommes réunis, nous avons créé un groupe WhatsApp et nous avons discuté de nos problèmes depuis différentes parties du pays », ajouta-t-elle.
Comme l’illustre l’histoire de Mme Serurubere, COVID-19 a rendu BOISA plus pertinente que jamais et l’organisation a saisi cette opportunité. En s’engageant dans les activités avec ses partenaires et ses parties prenantes clés, tels que la BFTU (Fédération des syndicats du Botswana), la SACBTA (Association des vendeurs transfrontaliers d’Afrique australe), la BALA (Association des autorités locales du Botswana) et la Botsawna Bulding Society, BOISA a fait accroitre sa visibilité et a investi dans l’élaboration d’un plan stratégique triennal.
« Nous avons pu établir des réseaux avec de nombreuses agences », a ajouté le secrétaire exécutif, M. Tefo Metsing. « Nous avons participé à de nombreux ateliers et nous espérons que nous signerons également un mémorandum de compréhension avec une banque locale qui permettra aux vendeurs informels d’ouvrir des comptes bancaires auprès d’elle ».
En outre, BOISA a récemment commencé à travailler avec l’Institut d’études sur le travail et l’emploi (ILES), qui propose des formations de courte et de longue durée, suivies de la délivrance des diplômes, et se veut le groupe de réflexion des syndicats du pays. BOISA aura l’occasion d’intervenir à la prochaine Conférence du travail au Botswana, organisée par l’ILES, à laquelle participeront des représentants des travailleurs, du gouvernement et du secteur privé.
Au Botswana, les vendeurs ne doivent pas payer de frais pour les espaces de vente et sont souvent libres de vendre dans différentes parties des villes. Cependant, ce manque de structure est la raison pour laquelle la plupart des vendeurs n’ont pas accès à des lieux de travail décents et ne disposent pas d’espaces de vente permanents. Selon Mme Serurubere, « nous ne sommes pas reconnus par le gouvernement et même pas par le public. Ils nous voient comme les personnes qui salissent les villes et ne nous valorisent pas ».
Au Botswana, chaque conseil de comté a ses propres règles relatives aux vendeurs informels. Cependant, le ministère des Collectivités locales et du Développement rural cherche à changer cela. Selon le directeur de la gouvernance locale, ils sont en train de rédiger des modèles de règlements, qui peuvent être mis en œuvre dans tout le pays. Lors d’une réunion avec le directeur, BOISA a félicité l’effort, mais, en tant qu’organisation, espère faire partie de ce processus.
Toutefois, l’absence de règlements n’est pas le seul défi pour les vendeurs. Lors d’une réunion organisée avec les membres de BOISA, vendeurs d’un marché local de Gaborone, il est apparu clairement que le commerce transfrontalier informel était l’une de leurs principales préoccupations. En tant que vaste pays enclavé avec une petite population, le Botswana est obligé d’importer de nombreuses ressources et les vendeurs informels jouent un rôle important dans ce commerce. Cependant, les risques sont nombreux, y compris les politiques qui changent sans un préavis, les coûts élevés aux frontières, les faits de harcèlement, de violence, et même d’agressions sexuelles. Tout cela décourage les vendeurs d’exercer leur travail. Après en avoir appris davantage sur le travail de StreetNet, les vendeurs étaient particulièrement intéressés par l’opportunité de visite d’étude et le projet de SNI sur le commerce transfrontalier informel.
BOISA comprend l’importance du leadership des jeunes. Actuellement, leur vice-secrétaire Michael Tubabwene, à part d’être le représentant des jeunes, joue aussi le rôle du président de la région de Chobe. Il a expliqué qu’il est difficile d’être entrepreneur pour les jeunes au Botswana, car il est très difficile de développer ou même de démarrer une véritable entreprise.
Russel Aobakwe de l’organisation « Young Africa Botswana » est d’accord avec lui. Pour surmonter ces difficultés, son organisation offre une formation en entrepreneuriat et un mentorat aux jeunes du Botswana. La plupart des jeunes avec lesquels ils travaillent ont un emploi informel et nécessitent une assistance pour développer leur propre entreprise. Lors d’une réunion à leur centre de compétences et de jeunesse, nous avons pu voir le potentiel de coopération entre les jeunes de BOISA et Young Africa Botswana, et espérer une collaboration future.
Au cours de notre visite sur le terrain, nous avons également présenté BOISA au Conseil de coordination des syndicats d’Afrique australe (SATUCC), avec lequel StreetNet a beaucoup collaboré. Lors d’une réunion avec la directrice exécutive Mavis Koogotsitse, l’engagement du SATUCC à travailler pour la mise en œuvre de la recommandation 204 de l’OIT sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et à encourager les syndicats à organiser et à soutenir les travailleurs de l’économie informelle, nous a été démontré. D’autres questions, telles que la migration et le commerce transfrontalier, figurent également parmi les priorités du SATUCC.
L’une des principales priorités de BOISA à l’heure actuelle est d’augmenter le nombre de ses membres et de montrer aux autres travailleurs de l’économie informelle comment ils peuvent tous s’unir et lutter pour leurs droits. Le président, M. Thatayaone Ramasu, a encouragé les vendeurs informels à s’unir. De son côté, la trésorière, Mme Tebogo Serurubere, a déclaré que les travailleurs de l’économie informelle doivent être inclus dans le processus de prise de décision qui les concerne. « C’est la principale chose que nous voulons », a-t-elle ajouté.
Après trois jours passionnants pour en savoir plus sur le travail de BOISA, nous sommes convaincus que StreetNet peut continuer à les soutenir dans leur mission et qu’en agissant ensemble nous pouvons défendre les droits des vendeurs informels au Botswana!
Voir l’album photo complet de la visite sur le terrain sur notre Flickr.
Voir notre reportage vidéo de la visite sur le terrain sur notre chaîne YouTube:
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