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Home | Actualités | Lutte Collective – Amélior, France
L’affilié qui a tout récemment rejoint StreetNet est l’Association française d’Amélior. Amélior a été fondée en 2012 pour représenter et défendre les droits des vendeurs de rue, des récupérateurs et des recycleurs de déchets dans le pays. Cette année, l’association marque sa dixième année d’existence. Actuellement, elle compte environ 700 membres, principalement actifs dans la région parisienne, où Amélior est basée.
Nous avons eu l’occasion d’accueillir l’association d’Amelior et de discuter avec son directeur et fondateur, Monsieur Samuel Le Coeur.
« Nous avons décidé de rejoindre StreetNet pour avoir une meilleure compréhension et connaissance des techniques et de bonnes pratiques organisationnelles et pour favoriser la coopération. Plus nous sommes nombreux, mieux nous pouvons organiser le travail de plaidoyer », dit Samuel. A l’heure actuelle, Amélior dispose d’une équipe bien structurée, composée d’une dizaine de salariés et d’une cinquantaine de membres qui participent régulièrement aux réunions hebdomadaires. L’organisation fait également partie de l’Alliance mondiale des récupérateurs de déchets (Globalrec), un partenaire historique et allié de StreetNet.
Amelior représente ceux qu’on appelle en France les biffins, cela veut dire des vendeurs indépendants d’objets et de biens d’occasion, pouvant provenir de biens personnels, de tri de déchets ou d’échange privé. En France, ce métier est reconnu depuis longtemps, depuis le XIIIe siècle, et les brocantes (marchés aux puces) où travaillent les biffins ont obtenu un statut officiel en 1910. Il s’agit d’un métier qui est très ancien et qui est traditionnellement enseigné de « parent à enfant ». Malgré la longue histoire du métier de biffins, ils font souvent l’objet de répression, de harcèlement judiciaire et policier. Amélior se bat pour les droits des biffins et s’engage en faveur d’une économie locale florissante, basée sur le recyclage, et encourage la syndicalisation des travailleurs. Pour ce faire, elle organise des marchés communaux et accorde des places aux biffins dans les marchés déjà existants. Elle délivre une carte à ses membres leur permettant de se connecter et de commercer avec d’autres membres. De plus, elle offre une aide sociale permanente, prévoyant un suivi social des biffins et de leurs familles, ainsi qu’une médiation institutionnelle. Amelior organise également des activités sociales pour ses affiliés et leur offre la possibilité d’entrer en contact les uns avec les autres.
Amelior organise des petites brocantes autour de la région parisienne, où les recycleurs et les marchands ambulants peuvent exercer leurs activités. Elle donne du travail à environ 300 brocanteurs de la région Ile-de-France, qui se trouvent souvent dans une situation très précaire. Chaque marché contribue au recyclage de 5 tonnes de biens et marchandises, qui retournent dans le cycle de consommation, ayant non seulement un impact significatif sur la vie des gens, mais aussi sur la pérennité de la chaîne de production et de l’économie locale.
En parlant des défis auxquels lui et son équipe sont confrontés, ainsi que des batailles qu’ils ont menées, Samuel a expliqué que « maintenant, il y a beaucoup de gens qui vendent sur les marchés, et la plupart d’entre eux veulent exercer leur activité légalement ». « Nous travaillons constamment pour trouver de nouvelles opportunités d’emploi pour nos membres », dit-il. Il existe cependant des obstacles politiques et administratifs. L’un d’eux, auquel malheureusement les vendeurs de rue organisés et les travailleurs de l’économie informelle font très souvent face, est la brutalité policière et la répression. « Nous sommes constamment confrontés à des vagues de brutalités policières – il y a un manque évident de respect pour nos droits ».
Amelior a tenté à plusieurs reprises de présenter des appels d’offres publics à la municipalité de Paris pour gérer des marchés et des espaces pour ses membres. « Nous perdons sans cesse contre des associations plus importantes qui ont de meilleurs liens avec les autorités », explique Samuel. « Néanmoins, nous présentons des projets qui correspondent davantage aux besoins des travailleurs. Nous attendons maintenant la réponse à une offre publique de la nouvelle administration ».
« En France, travailler dans le secteur social est beaucoup plus facile grâce aux financements publics », ajoute Samuel. « Pour lancer notre propre projet, nous sommes obligés de répondre à des appels d’offres publics. Cependant, les systèmes ne fonctionnent guère en faveur de ceux que nous représentons. Les appels ne sont pas adaptés aux besoins des vendeurs, des recycleurs et des récupérateurs de déchets. Les autorités ne sont pas au courant de nos situations, de nos combats, ni de notre précarité ».
La gentrification et la hausse des prix de l’immobilier jouent également leur rôle. « Les marchés spontanés et non organisés des récupérateurs indépendants représentent une perte de revenu pour les propriétaires et pour les promoteurs immobiliers, et les brocantes des récupérateurs disparaissent ainsi à Paris pour ces raisons ».
Malgré le manque de coopération avec des entités de l’Etat, Amelior continue à organiser des réunions et des rencontres pour ses membres. On peut consulter certains événements sur leur page Facebook. En outre, en ce moment, ils essaient de présenter des projets à Marseille, une autre grande ville française. Les activités se poursuivent et, lentement mais sûrement, Amélior continue son combat pour les droits des travailleurs de l’économie informelle.
Pour terminer, nous avons demandé à Samuel quels conseils à donner aux jeunes qui seraient prêts à commencer à organiser leurs communautés.
« Écoutez les autres, soyez patients et résistez ! « Il y aura des difficultés à surmonter, et la résistance est la clé. Entourez-vous de personnes de confiance. De même, il est important de favoriser la solidarité, tant au niveau local qu’au niveau international ».
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