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Home | Actualités | Participation de StreetNet à la 111e session de la Conférence internationale du Travail
Du 5 au 16 juin 2023, Streetnet International a rejoint d’autres organisations mondiales de travailleurs de l’économie informelle lors de la Conférence internationale du travail axée sur la transition juste et la protection du travail.
La Conférence internationale du travail, également connue sous le nom de parlement mondial du travail, est l’organe décisionnel suprême de l’Organisation internationale du travail. Elle se réunit chaque année à Genève, en Suisse, pour établir les normes du travail pour le monde entier.
Les États membres de l’OIT participent à la CIT par le biais de délégations tripartites. Cela signifie que les pays doivent envoyer des délégations représentant les gouvernements, les travailleurs et les employeurs. La CIT est l’événement de très haut niveau où les travailleurs peuvent faire entendre leur voix et négocier sur des questions importantes dans le cadre des processus d’élaboration des normes, car c’est cette structure tripartite qui distingue l’Organisation internationale du Travail de toutes les autres agences des Nations unies.
La délégation conjointe des organisations de travailleurs de l’économie informelle comprenait 18 délégués, avec un objectif de mettre en valeur notre diversité et présenter des femmes leaders fortes. StreetNet International était représenté par la présidente, Mme Lorraine Sibanda, le vice-président, M. Alberto Santana, la coordinatrice internationale, Mme Oksana Abboud, et la responsable de la communication et des médias, Mme Margarida Teixeira.
L’Organisation internationale du travail a reconnu StreetNet International en tant qu’organisation non gouvernementale, tout comme d’autres organisations mondiales de travailleurs de l’économie informelle et d’autres fédérations syndicales internationales. Ainsi, malgré le fait que les délégués de StreetNet soient autorisés à participer aux comités et à surveiller les autres procédures de la CIT, ils n’ont pas le droit de vote.
Lors de la 111e session de la CIT, notre délégation s’est principalement concentrée sur le travail des deux commissions : la Commission chargée de la discussion générale sur une transition juste et la Commission chargée de la discussion récurrente sur la protection des travailleurs. De plus, nos collègues de l’IDWF ont surveillé attentivement le travail de la Commission de l’application des normes en matière du travail forcé au Liban, la situation qui concerne directement les travailleurs domestiques.
Tout au long de la CIT, notre délégation a été attentive aux activités de ces deux commissions en assistant aux réunions des travailleurs sur ces sujets ainsi qu’aux réunions tripartites. Alberto Santana, le vice-président, a parlé à la commission chargée de la discussion récurrente sur la protection des travailleurs, tandis que Lorraine Sibanda s’est adressée à la commission chargée de la discussion générale sur une transition juste. Bien que chaque représentant ait souligné les problèmes spécifiques de son secteur, nous avions un message commun sur la transition juste et sur la protection des travailleurs.
En outre, notre présidente, Mme Lorraine Sibanda, a eu l’opportunité de s’adresser à la plénière de la CIT. Dans son discours, elle a mis l’accent sur les contributions des travailleurs de l’économie informelle ainsi que sur la façon dont nous pouvons aider à faire avancer les discussions qui nous concernent directement.
Dans ses conclusions, la Commission chargée de la discussion générale sur une transition juste a reconnu l’importance « d’assurer une transition juste pour tous les pays, quel que soit leur niveau de développement, et pour tous les secteurs d’activité, qu’ils relèvent de l’économie formelle ou de l’économie informelle » (clause 14), ainsi que la nécessité pour les gouvernements de « promouvoir un environnement qui permette aux entités de l’économie sociale et solidaire de renforcer leur capacité de contribuer à une transition juste » (clause 21m). Ces deux éléments sont particulièrement importants pour les organisations de travailleurs de l’économie informelle, notamment au niveau national.
La Commission chargée de la discussion récurrente sur la protection des travailleurs reconnaît dans ses conclusions l’obstacle que représente l’informalité à la protection du travail et soulignent la nécessité urgente de « s’atteler à la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et de l’insécurité du travail vers la sécurité du travail et un travail décent, ainsi que de la diversité des entreprises et des circonstances nationales est un préalable à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies inclusives et adaptées de protection de tous les travailleurs » (clause 21).
Le résultat des discussions n’est pas juridiquement contraignant comme peut l’être une convention, car les deux commissions ne sont pas des commissions chargées de définition de normes. Cependant, elles représentent un consensus entre les gouvernements, les employeurs et les travailleurs, et peuvent donc servir d’outils de sensibilisation efficaces aux niveaux national et régional.
La Conférence internationale du travail offre une opportunité exceptionnelle de se rencontrer avec des consœurs et confrères du monde entier et de renforcer nos liens. Au cours de la conférence, nous avons eu l’opportunité de rencontrer des syndicalistes de divers pays, tels que la France, la République dominicaine, le Botswana, le Canada, le Brésil, l’Ukraine, le Zimbabwe, l’Ouganda, la Tanzanie, le Népal, l’Inde et les Pays-Bas.
En tant que représentants des travailleurs de l’économie informelle venus observer la réunion des travailleurs, nous avons été bien accueillis par le secrétaire général par intérim, Luc Triangle, lors de la réunion préparatoire de la CSI. Nous avons également tenu une rencontre avec António Lisboa, Président adjoint de la CSI (de la CUT au Brésil), pour discuter de l’intégration des travailleurs de l’économie informelle dans l’agenda du mouvement syndical. Nous nous sommes aussi joints au Congrès de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, tenu au même moment, et avons eu l’occasion de rencontrer la secrétaire générale Sue Longley et de discuter des possibilités de coopération dans un avenir proche.
Pendant la CIT, nous avons participé à plusieurs événements parallèles à Genève. Nous avons assisté à une session sur l’économie informelle avec les étudiants de la Nordic Folk School, participé à un événement sur l’avenir du travail et la justice sociale avec la Commission internationale catholique pour les migrations et été accueillis pour une réception par nos partenaires de la Fondation Friedrich-Ebert. En tant que membres de StreetNet, nous avons également assisté à des manifestations en soutien aux travailleurs ukrainiens affectés par l’invasion russe.
Finalement, nous avons eu une réunion avec M. Xavier Beaudonnet du service de l’OIT chargé des normes, des standards et de la liberté d’association, et M. Mamadou Souare d’ACTRAV pour parler de la façon dont les travailleurs de l’économie informelle peuvent protéger leur droit d’organisation et exercer leur droit à la négociation collective. Il y a eu une discussion constructive qui aura sans aucun doute un impact sur notre prochaine stratégie de protection des droits des travailleurs, en utilisant un système de surveillance de l’OIT.
La 111e session de la CIT s’est avérée une nouvelle occasion précieuse pour StreetNet, WIEGO, IDWF, HomeNet et IAWP d’accroître la visibilité des travailleurs de l’économie informelle au niveau mondial. Nous allons maintenant suivre de près les préparatifs de la prochaine Conférence internationale du travail, qui aura pour objet de discussion les questions liées à l’économie du soin et l’informalité, des sujets qui méritent une attention particulière dans les années à venir.
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