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Organiser les vendeuses de rue au Burkina Faso

Les vendeuses de rue au Burkina Faso constituent la majorité des travailleurs de notre secteur. Notre affilié SYNAVFL organise des vendeurs de fruits et légumes dans tout le pays. En juillet 2023, nous leur avons rendu visite et avons appris davantage sur leur travail sur le terrain.

Le Burkina Faso, un pays enclavé en Afrique de l’Ouest, a récemment été victime de plusieurs coups d’État et a connu une grande instabilité politique. Le Syndicat National des Vendeurs des Fruits et Légumes (SYNAVFL), affilié à StreetNet, s’efforce constamment d’organiser les vendeurs de rue, en particulier ceux spécialisés dans le commerce des fruits et légumes, dans cette situation précaire. En juillet 2023, Evelyn Benjamin-Sampson, organisatrice de StreetNet pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a visité le SYNAVFL pour documenter les efforts du syndicat et évaluer le succès que le soutien de StreetNet a apporté à l’organisation.

Défis pour les vendeuses de rue

Les membres du SYNAVFL sont majoritairement des femmes. Au Burkina Faso, selon les informations de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 95 % des femmes au Burkina Faso exercent des activités économiques informelles ou agricoles pour survivre. Au cours de sa visite, nous avons rencontré de nombreux problèmes pour les vendeurs, tels que le manque de toilettes et d’installations d’eau sur le marché et l’absence d’un abri approprié pour les vendeurs de produits (au Burkina Faso, la température peut dépasser 40°C pendant les périodes les plus chaudes). Dans de nombreux cas, des conditions de travail décent ne sont pas réunies. Il n’existe pas de mesure juridique qui garantisse la reconnaissance et la protection sociale des travailleurs de l’économie informelle. Il peut être difficile pour les vendeuses, car elles sont souvent de jeunes mères et n’ont pas accès aux allocations de maternité ni aux « crèches » publiques pour les jeunes enfants.

Travailler sur des campagnes de sensibilisation

Le SYNAVFL accorde une grande importance à la sensibilisation et à la prise de conscience. Cependant, il existe des obstacles à surmonter : Selon Alizeta, secrétaire générale du SYNAVFL, « le principal obstacle à la mobilisation des femmes dans notre pays est leur manque d’alphabétisme ». « Cela empêche beaucoup d’entre elles de comprendre pleinement et donner du sens aux choses, car chaque fois que nous essayons de les approcher, elles ont déjà l’idée que notre travail a un arrière-plan politique. Cela les amène à se montrer réticents, surtout compte tenu de l’instabilité du pays. Nous avons l’intention de remédier à ce problème d’alphabétisation en proposant des formations dans différentes langues nationales ». Le SYNAVFL travaille également à la mise en place d’une mutuelle de santé.

Women street vendors in Burkina Faso

Travailler dans les communautés urbaines et rurales

Lors de la visite sur le terrain, nous avons eu des contacts avec les membres à Ouagadougou, la ville principale du Burkina Faso, ainsi que dans la région rurale de Yipelce.

À Yilpece, nous avons été accueillis par pas moins de soixante-dix vendeuses et, traditionnellement, leurs chefs masculins. Un projet de relance économique parrainé par StreetNet a permis aux femmes d’acquérir un terrain (300 mètres carrés). Ils ont également acquis un terrain clôturé pour lequel ils ont négocié et mis à la disposition de leurs membres pour la formation.

Engagées dans le développement de leurs activités, les femmes de Yipelce ont souligné le manque de connectivité numérique et d’accès aux smartphones, car elles souhaitent également mettre leurs entreprises en ligne.

Le SYNAVFL a déployé beaucoup d’efforts pour rassembler les communautés situées en dehors de la capitale, telles que Yipelce, Toeson, Ziga, Nagreogo, Koudougou, Kaya, Tenkodogo, Kienfangue et Goudrin, mais le travail n’est pas encore terminé.

La prévalence du commerce transfrontalier informel

De nombreux membres du SYNAVFL sont des vendeurs transfrontaliers informels et font face à des difficultés particulières. Bien que des efforts de plaidoyer aient été accomplis grâce à l’aide de StreetNet, ce qui a permis de réduire considérablement les taxes à la frontière entre le Burkina-Togo et le Burkina-Faso, il existe encore plusieurs difficultés pour les travailleurs dans cette situation spécifique. Les travailleurs ont expliqué que l’extorsion est une pratique courante à la frontière entre le Burkina et le Ghana.

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Evelyn Benjamin Sampson with the leadership of SYNAVFL

La contribution de StreetNet

Les travailleurs des marchés de Ouagandougou ont démontré beaucoup d’enthousiasme quant
à la visite de StreetNet. Les travailleurs et les leaders sur le terrain ont considéré que les
interventions et le soutien de l’alliance étaient cruciaux pour soutenir l’action collective des
vendeurs. Par exemple, la question des droits des vendeurs transfrontaliers informels a fait
l’objet d’une sensibilisation importante et les travailleurs se sentent plus à même de défendre
leurs intérêts. La camarade Alizeta a exprimé sa gratitude pour les efforts de StreetNet visant à
soutenir les femmes dans leur développement personnel. Evelyn conclut que « StreetNet a
réussi à faire connaître son intervention au Burkina Faso, ce qui a augmenté la conscience des
membres sur ce que cette alliance apporte pour eux par rapport aux autres endroits visités. La
présence du logo de SNI à côté de celui du SYNAVFL en général était l’une des raisons
évidentes. Cela a conduit à l’expression d’appréciation de StreetNet International partout dans
ces endroits ».

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