Gladys Mponda
8 juin 2015
StreetNet est une fédération internationale de 52 organisations des vendeurs de rue, vendeurs de marché informels et des colporteurs dans 46 pays en Afrique, aux Amériques, en Asie et en Europe Orientale. La fédération représente actuellement 567464 membres actifs. La plupart des travailleurs de notre secteur sont des travailleurs autonomes.
Il a été difficile pour l’OIT de pourvoir des instruments utiles a notre secteur pour nous aider à réaliser le travail décent – en raison de la structure tripartite de l’OIT, conçu pour les employés dans des relations d’emploi formel. Ainsi, lorsque la discussion sur les transitions de l’économie informelle à l’économie formelle a été placée à l’ordre du jour de la Conférence internationale du travail en 2014, nous avons vu l’occasion de participer aux discussions pour assurer que nous obtenions enfin une Recommandation de l’OIT pout traiter la situation des travailleurs indépendants (travailleurs autonomes).
Dans cette Recommandation, nous avons gagné la reconnaissance de nos droits à l’utilisation de l’espace public, qui est notre lieu de travail principal. Nous espérons que la reconnaissance de ce droit dans un instrument officiel de l’OIT assistera les vendeurs de rue et les vendeurs informels à travers le monde à être capable de travailler sans un harcèlement constant et sans expulsions de leurs lieux de travail.
Nous saluons l’initiative du directeur général du centenaire sur " l’avenir du travail " et le fait qu’il reconnaît "la probabilité croissante que diverses formes permanentes des travailleurs autonomes deviendront des destinations alternatives". Nous croyons qu’il y a deux défis majeurs que confronte l’OIT pour continuer à rester d’actualité dans ce scénario du futur travail.
1. Devenir plus efficace au niveau du gouvernement local
Comme tous les organes des Nations Unies, l’OIT fonctionne à deux niveaux – national et international. Toutefois, le niveau gouvernemental qui a plus d’impact sur la vie des travailleurs de l’économie informelle est le gouvernement local. Actuellement les instruments de l’OIT n’abordent pas le rôle et les responsabilités du gouvernement local, sauf pour des déclarations générales sur l’importance des différents niveaux du gouvernement de la coordination de leur travail. Notre premier défi pour l’OIT est d’innover et de commencer à engager sérieusement avec les gouvernements locaux en tant qu’agence d’implémentation des politiques et mesures qui font partie des transitions de l’économie informelle à l’économie formelle.
2. Adapter les structures tripartites pour devenir plus inclusives de nouvelles sortes des travailleurs
Au cours des années depuis que StreetNet soit pour la première fois accréditée pour assister à la Conférence internationale du travail en 2004, nous avons fait beaucoup d’efforts pour avoir une reconnaissance des droits des travailleurs indépendants d’être directement représentés par leurs propres négociateurs démocratiquement élu dans des négociations collectives avec les homologues de négociations appropriées qui détiennent le pouvoir sur leurs conditions de travail – et ceux-ci ne sont pas des employeurs, mais les autorités telles que ceux des gouvernements locaux. Cependant, notre expérience est que les représentants titulaires des travailleurs indépendants traditionnels ne sont pas encore prêts à saisir le défi de la création des nouvelles sortes de forums de négociation qui sont plus représentatifs des travailleurs dans l’économie informelle et des nouvelles formes de travail, surtout des travailleurs indépendants.
Notre second défi à l’OIT pour le prochain centenaire est de trouver des moyens pour les structures tripartites à adapter afin d’augmenter leur niveau de représentativité des travailleurs dans ces nouvelles formes de travail. "Rien pour nous, sans nous !"
Je vous remercie.