Résolution 30: Terminologie
Le Quatrième Congrès International de StreetNet
NOTANT
- L’Un des facteurs clés de maintenir l’invisibilité des travailleurs dans l’économie informelle en tant que travailleurs est la terminologie négative largement utilisée pour les décrire et leur travail.
- Des termes tels que “travail noir”, “économie de l’ombre”, “travail gris”, “faiseur de poubelle”, “commerçant illégal”, servent à nier le travail accompli par plusieurs travailleurs dans l’économie informelle, et leur identité et dignité en tant que travailleurs. Ces termes n’ont pas leur place dans les organisations de travailleurs, dont les membres sont précisément les travailleurs les plus vulnérables et exploités en tant que main-d’œuvre.
- StreetNet International et nos organisations affiliées organisent les vendeurs de rue, vendeurs informels de marché et les colporteurs comme un secteur des travailleurs dans l’économie informelle – pour renforcer leur pouvoir organisationnel collectif afin d’améliorer la vie de tous les travailleurs dans ce secteur en s’assurant que les politiques urbaines inclusives sont adoptées et mises en application dans autant de villes du monde que possible. Ils ne sont pas organisés comme des victimes passives de la pauvreté, mais comme des agents actifs du changement dans leurs propres vies et conditions de travail.
- C’est une pratique commune pour les autorités de créer des divisions entre les commerçants informels délivrant des permis officiels de vente de manière sélective. Il s’agit d’une stratégie typique de “diviser pour régner » qui maintient les commerçants informels divisés, et affaiblit leurs luttes collectives pour améliorer leurs conditions de travail et les moyens de subsistance. Par conséquent StreetNet International ne soutient pas la stratégie élitiste de n’organiser que les commerçants informels qui ont des permis – en marginalisant ceux qui n’ont pas permis pour qu’ils puissent endurer la persécution et le harcèlement.
- Même l’expression “économie informelle” 1 qui est acceptée au niveau international, est considérée par certains affiliés de StreetNet comme étant une expression négative, selon lesquels nous devrions développer une vision plus positive à long terme. En 2010, StreetNet a adopté une résolution au Congrès International sur le développement de l’Economie Sociale et Solidaire – qui guide désormais l’approche de l’organisation sur l’élimination des déficits sur le travail décent dans l’économie informelle à travers une stratégie de transformation économique.
PREND LA RESOLUTION:
- StreetNet soutient la notion internationalement reconnue selon laquelle aucun travailleur n’est “illégal”. Un vendeur de rue qui n’a pas une autorisation officielle n’est pas un « vendeur illégal », mais un «vendeur sans permis ». Un travailleur migrant dont les papiers d’immigration ne sont pas en ordre n’est pas un « étranger en situation irrégulière », mais un «travailleur migrant sans papiers ». Un travailleur ramasse et trie les matériaux recyclables provenant des déchets d’autres personnes n’est pas un « faiseur de poubelle », mais un ”travailleur de recyclage des déchets ». Tous les travailleurs (formel et informel, avec ou sans papiers, avec ou sans autorisation officielle) doivent bénéficier de leurs droits en tant que travailleurs conformément aux conventions de base sur les droits fondamentaux du travail de l’OIT (Organisation Internationale du Travail).
- Là où les commerçants informels ou d’autres travailleurs dans l’économie informelle travaillent dans des conditions de forte exploitation, les déficits de travail décent qu’ils rencontrent quotidiennement doivent être combattues et éliminées-, mais la dignité de ces travailleurs qui luttent reste intact et ils ne méritent pas d’être appelé » illégaux « ou travailleurs de « l’économie noire « , comme s’ils commettaient des activités intrinsèquement criminelles.
- StreetNet International et ses membres lancent un appel à tous nos partenaires de solidarité de respecter la dignité de tous les travailleurs, peu importe leur degré d’exploitation et de vulnérabilité, en utilisant un langage respectueux lorsqu’ils les décrivent et le travail qu’ils font pour gagner leur vie.
Proposé par :
Appuyé par:
1. Resolution de l’OIT sur Travail Decent et l’Economie Informelle, Conference Internationale du Travail 2002
- Types of document
- Résolutions
- Congress
- 4ème Congrès international