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Home | Actualités | Visite du projet des vendeurs de rue (New York)
En septembre 2021, la internationale de StreetNet, Mme Oksana Abboud, accompagnée par la spécialiste en plaidoyer mondiale et en politique urbaine de WIEGO, Mme Pilar Balbuena, a effectué une visite sur le terrain à New York pour mieux comprendre le travail de notre organisation affiliée « Street Vendor Project » (Projet des vendeurs de rue), en savoir plus sur leurs réalisations et partager des connaissances et des expériences.
Le Projet des vendeurs de rue (SVP) est une organisation de vendeurs de rue basée dans la ville, qui fait partie du Centre de Justice urbaine, organisation à but non lucratif. Le projet a été fondé en 2001 et compte actuellement 2 000 membres, dont 95 % sont des migrants d’Amérique centrale, mais aussi d’Afrique du Nord, du Sénégal, d’Inde et de Chine. Plus de la moitié des membres de SVP (60 %) sont des femmes. Tous les membres du Street Vendors Project sont titulaires d’une carte qui certifie leur adhésion à cette organisation et permet de bénéficier d’une formation et des services juridiques, d’accéder au prêt de SVP et aux fonds d’urgence, et de recevoir une aide générale et des primes dits Vendy Awards, attribués à des meilleurs vendeurs. Tous les membres doivent payer une cotisation annuelle de 100 $ et ont le droit d’élire le Conseil de direction de SVP.
Les trois principaux objectifs de SVP sont les suivants :
La structure SVP comprend le Conseil de direction qui est la plus haute instance décisionnelle de l’organisation, des membres embauchés et le Conseil consultatif des professionnels indépendants qui fournissent des conseils d’experts.
Le projet des vendeurs de rue a été très actif pendant la pandémie de COVID-19. Les mesures de confinement ont été particulièrement difficiles pour les travailleurs migrants, car ils n’avaient pas accès aux paquets de protection sociale fournis par les gouvernements locaux et nationaux. C’est pourquoi SVP s’est joint à d’autres organisations pour faire campagne visant à inclure des vendeurs de rue dans le fonds d’urgence appelé Excluded Workers Fund (EWF / Fonds pour des travailleurs exclus), qui a été mis en place par le Département du travail de l’État de New York et a été censé fournir un paiement pour les travailleurs à faibles revenus, exclus des autres prestations. Ce fonds fournit un montant forfaitaire d’environ 15 000 $ à chaque travailleur pour couvrir la période de mars 2020 à mars 2021. Bien que les vendeurs de rue puissent désormais demander ce fonds, le nombre de personnes qui en font la demande a augmenté de façon exponentielle, et plusieurs vendeurs de rue n’ont pas encore bénéficié de ce soutien. Cependant, SVP a réussi à soutenir ses membres grâce à une campagne de financement participatif sans précédent, qui leur a permis de collecter jusqu’à présent plus de 160 000 $.
Le Conseil de direction de SVP est composé de vendeurs de rue eux-mêmes, tels que Heleodora Vivar Flores, Sophia Laskaris et Sonia Perez. La délégation de StreetNet a eu l’opportunité de rencontrer Heleodora, Sophia et Sonia, ainsi que le directeur de SVP, Mohamed Attia, et l’organisatrice SVP Jennifer. Au cours de la réunion, Heleodora et Sonia ont toutes deux partagé comment elles avaient lutté pendant COVID-19 et comment SVP avait réussi à mobiliser les vendeurs de rue pour améliorer leur situation pendant la crise pandémique.
Selon Mohamed, les objectifs principaux de campagne de SVD sont désormais d’augmenter le nombre de licences de vente ambulante ; d’éliminer des amendes pour les ventes dans la rue, notamment celles dont les montants sont exorbitants ; et d’ouvrir les rues, éliminant ainsi les restrictions à la vente ambulante dans l’État de New York.
Mohamed estime qu’il y a environ 20 000 vendeurs de rue à New York, et la récente crise pandémique a entraîné une augmentation perçue d’environ 30 %. En effet, les étals de vente ambulante sont présents dans la plupart des rues et avenues et font partie intégrante du paysage new-yorkais. Vu que les vendeurs de rue font partie intégrante de la vie quotidienne de la plupart des New-Yorkais, SVP a activement promu leur rôle et partagé leurs histoires au cours de leurs campagnes de plaidoyer.
Pendant le voyage, Oksana et Pilar ont eu l’occasion de parler avec de nombreux vendeurs de rue dans le Queens, l’un des cinq arrondissements de New York. Corona, un quartier du Queens, a la plus grande scène de vente ambulante au niveau local. Jackson Heights est aussi un autre endroit populaire pour les vendeurs ambulants qui vendent de nombreux articles, des souvenirs à la nourriture en passant par les vêtements et les fleurs. De nombreux vendeurs viennent d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud et vendent des bricolages et de la nourriture traditionnels.
En parlant avec les vendeurs de rue, elles (Oksana et Pilar) ont découvert que beaucoup gèrent leurs petites entreprises en famille. Tous les membres de la famille ont leur propre rôle dans le processus de vente ambulante. Pour certains, il s’agit d’une activité économique de soutien qu’ils ne peuvent faire que le week-end, lorsque les policiers ne sont pas aussi susceptibles de faire des raids dans les rues et d’infliger des amendes et d’expulser les vendeurs.
Pour en savoir plus sur ce que signifie être un vendeur de rue à New York, Oksana et Pilar ont interviewé Sonia Perez, membre du conseil de direction de SVP. Sonia est une migrante mexicaine qui vit aux États-Unis depuis plus de 25 ans et qui a rejoint SVP en 2015. Elle vend des tamales à Buschwick, Brooklyn, le week-end.
Il convient de noter que Sonia a perdu son mari décédé à cause du virus COVID. SVP a organisé une campagne de financement participatif spécialement pour Sonia et sa famille, pour la soutenir pendant ces moments difficiles.
StreetNet International (SNI) : Pouvez-vous vous présenter ?
Sonia Perez : Bonjour, je m’appelle Sonia Perez et je suis membre du Street Vendor Project. Je suis membre du conseil de direction, donc je fais partie des leaders.
SNI : Comment vous êtes-vous engagée dans la lutte pour les droits des vendeurs de rue ?
SP : Tout d’abord, je me suis engagée parce que je voulais en savoir plus sur le travail ambulant et connaître mes droits en tant que travailleuse de rue, et pour en savoir plus sur les vendeurs de rue ici à New York.
SNI : Comment se passe la vie d’un vendeur/d’une vendeuse ambulant(e) à New York ?
SP : La vie d’un vendeur de rue est triste et critique, parce qu’ici, on ne respecte pas nos droits en tant qu’individus ; on ne respecte pas le travail que nous faisons dans la rue. Nous avons de nombreux défis avec les politiciens de cette ville, car ils disent que les vendeurs de rue ne sont pas bien considérés dans une si grande ville.
A mon avis, c’est faux. Une ville si attrayante et si importante dans le monde sans aucun vendeur, elle cessera d’attirer les gens. Il arrive parfois que les gens qui n’ont pas assez d’argent en quittant le bus ou le métro se voient retrouver en face d’un stand de hot-dogs, un stand avec de la nourriture accessible pour tous ceux qui visitent cette ville.
SNI : Quels sont les défis que vous avez rencontrés ?
SP : Les défis auxquels nous avons été confrontés sont multiples. Je n’en citerai que quelques-uns.
Le principal défi auquel nous avons été confrontés est celui du manque d’assistance municipale pour ouvrir des espaces dans les rues et délivrer plus de permis pour pouvoir travailler légalement. Après 30 ans de persistance, nous avons réussi à faire passer la proposition 1116 au Conseil municipal. Maintenant, à partir de janvier prochain, ils (la municipalité) commenceront à délivrer des licences.
C’est le premier défi. Un autre défi, auquel nous sommes confrontés le plus, est celui de harcèlement des vendeurs par la police et les autorités. C’est le plus fort défi auquel nous sommes confrontés maintenant.
SNI : Quel est l’objectif de votre bataille actuelle ?
SP : Actuellement, nous voulons accomplir deux choses importantes pour nous : exiger un moratoire au conseil municipal pour empêcher la police de harceler les vendeurs. C’est une chose pour laquelle nous nous battons maintenant.
La deuxième chose concerne les propositions que nous avons déjà envoyées au conseil municipal. Nous voulons les soumettre à un vote, comme la proposition 1175, afin qu’ils (la municipalité) puissent recommencer à délivrer des permis, mais sans limite de temps. Cela signifie qu’ils ne devraient pas procéder comme avant en délivrant des permis pour un an seulement, puis le fermant à nouveau. A ceci s’ajoute un délai pour obtenir ces permis. Selon cette proposition 1175, peu importe le type de produits vendus dans les rues. Cela peut être de la nourriture, cela peut être des marchandises générales – par marchandises générales, nous entendons plusieurs types de produits à vendre.
SNI : Selon vous, quelle a été votre plus grande réussite jusqu’à présent ?
SP : Notre plus grande réussite, comme je l’ai déjà mentionné, a été d’amener la municipalité à recommencer à délivrer des permis aux vendeurs après un blocage qui a duré 30 ans. C’était une réussite… Je dirais que c’était une étape, mais qui était une réussite.
Cependant, je crois que pour réaliser quelque chose de grand, il faut commencer par quelque chose de petit. Alors nous allons pas à pas, étape par étape et je sais qu’en nous organisant et en encourageant chacun de nous à défendre nos droits des travailleurs dans une si grande ville n’est que le début de notre travail.
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